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Les Amis de Monsieur chantent Yvette Guilbert

Le spectacle des Amis de Monsieur est avant tout une rencontre entre une chanteuse, Corinne Calmels, et un pianiste, Sebastien Porte. Animés par la même fantaisie et la même exubérance, versés tous deux dans le théâtre et attirés sur le même versant de la chanson française: celui que la patine du temps a laissé briller en le préservant de la désuétude.Les Amis de Monsieur explorent le répertoire touffu de la reine du « caf’ conc' »montmartrois, la chanteuse Yvette Guilbert, avec une fraîcheur et une légèreté qui se rient des modes, un goût de la métaphore et des portraits colorés qui autorisent bien des audaces.

Les amis de monsieur chantent Yvette Guibert

 

Et chansons après chansons, se joue un spectacle vivant et rythmé, balancé entre des moments drôles et émouvants. Sa cohérence, il la trouve dans la précision de la mise en scène, des costumes cocasses en perpétuel renouvellement, un jeu de dialogues où se lit une étroite complicité entre les deux artistes. Mais aussi dans le thème abordé; car, plus qu’un simple tour de chant, ou une machine à remonter le temps, c’est à une véritable études de mœurs en notes et en images que nous convie le duo.La femme, éternelle et multi formes, en est le principal sujet d’exclamation, le propos qui scelle l’édifice et régle son ordonnancement. D’un œil à la fois mordant et humoristique, elle se retrouve examinée sous ses différents contours, âges, humeurs et conditions.

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Face à elle, l’homme est tantôt le miroir qui la rassure sur sa beauté, le gigolo complice, l’adorateur démoniaque et possessif, le galant dévergondé qui s’enjuponne, l’amant inaccessible ou le mari infidèle.Tout un éventail de combinaisons vaudevillesques qui résonnent encore de nos jours avec une éclatante actualité.

 

 

Yvette Guilbert est née en 1865. Sa jeunesse parisienne fut misérable: une mère couturière et un père qui se ruine au jeu et à faire la noce. Mais la chance va la tirer du ruisseau. C’est en rencontrant Zidler, futur propriétaire du Moulin Rouge, qu’elle découvre le théâtre: il lui offre une place au Théâtre de la Porte-Saint-Martin pour aller voir Sarah Benrhardt dans « Cléopâtre ».A vingt ans, elle débute dans les petits rôles de boulevard. Puis, attirée par la chanson, mais n’ayant pas assez de voix pour l’opérette, elle s’oriente vers le cabaret et en fait un art d’expression. La chanteuse compose alors intelligemment sa silhouette, en contrastant son image avec les canons colorés et bijoutés de l’époque, devenant ainsi la dame rousse au teint très pâle, aux gants noirs, vêtue de satin vert.En 1890, Yvette Guilbert s’affiche « reine du caf’conc' » et le tout-Paris l’acclame au Chat Noir, au Moulin Rouge, à la Scala, au Divan Japonais… La « diseuse de fin de siècle », appelée alors ainsi parce qu’elle parle ses chansons plus qu’elle ne les chante, ravit la Bohème étincelante de l’époque, issue du monde des lettres, des arts et du spectacle, comme Toulouse-Lautrec, Zola, Bruant, Xanrof, Forain…Après 1900, ayant été gravement malade, elle bouleverse sa carrière de vedette en s’orientant vers la philologie, la poésie populaire française, la chanson médiévale. Plus tard, elle revient vers le théâtre en montant une école à New York.A partir des années 20, Yvette Guilbert entame une carrière cinématographique. Elle est également l’auteur de plusieurs romans, récits de voyages et essais sur la chanson, ainsi qu’une autobiographie, « La chanson de ma vie ». Elle s’éteint à Aix-en-Provence en 1944.


– Les Amis de Monsieur (Harry Fragson)
– Les Demoiselles à marier (Dalleroy/ Harry Fragson)
– Le Mollet de Rose (Lucien Delormel/ Félicien Vargues)
– Dites moi que je suis belle (E. Deschamps- XIVéme s.)
– La Pierreuse (Jules Jouy/ Eugène Poncin)
– La Pocharde ( Léon Laroche/ Louis Byrec)
– Quand on vous aime comme ça (Paul de Kock/ Yvette Guilbert)
– Les bonnes grosses dames (Jean Bataille)
– La Leçon de couture (Jorge Vierge/ Emile Spencer)
– Le Fiacre (Léon Xanrof)- D’elle à lui (Paul Marinier)
– La Femme (Jules Laforgue/ Emile Waldteufel)
– Le Rhume de cerveau (Léon Xanrof)
– Eloïse et Abeilard (Léon Xanrof)
– Partie carrée (Marcel de Lihus)
– Le P’tit cochon (Eugène Héros/ H.T. Smith)